Plantes et racines traditionnelles aphrodisiaques très prisées à Kinshasa

le noix de cola (makasu)

Réputée ville d’ambiance et de musique, Kinshasa est également une ville de sexe. Le sexe tend à être banalisé, les obscénités meublent même des œuvres musicales des chanteurs rumba du pays comme Koffi Olomide, Ferré Gola, Fally Ipupa, JB Mpiana, Papa Wemba, Werrason, Lekarmapa, etc. Et depuis plus d’une décennie, un Kinois débute sa vie sexuelle très jeune, pratiquement au seuil de ses 13 ans. Il a tendance à s’affirmer auprès de la junte féminine à travers du sexe. D’où la folle course à la recherche des ingrédients et autres excitants sexuels susceptibles de le rendre, à son entendement, performant pendant le coït. Il s’agit de substances dénommées Ankoro, Mogomboro, Kimbiolongo, Mondongo, Kita Mata, Tangawisi (gingembre), le Ngadiadia (sorte de piment très piquant) et le Makasu (noix de cola). Sur cette liste, l’on peut ajouter aussi le manioc et arachide crue.

« Les jeunes recourent à ces plantes et racines pour augmenter leur capacité à maintenir un certain rythme pendant les relations sexuelles. Ses produits ne servent pas seulement à renforcer son potentiel sexuel, mais également à soigner des maladies comme l’hémorroïde, et même la malaria dans le cas du Makasu (noix de cola) par exemple », confie une jeune femme mariée et vendeuses de friperies à Kinshasa. « Lorsque je prend l’Ankoro, je fais l’amour pendant suffisamment de temps pour satisfaire ma partenaire », note pour sa part un jeune artiste musicien habitant la commune Kasa-Vubu.

L’explication assez fournie est faite par Mbuta, un vendeur ambulant de ces plantes et racines dite traditionnelles, rencontré sur l’avenue Mushie, au cœur de la commune de Lingwala. «Ces plantes et racines traditionnelles (Bokoko) proviennent des provinces de Bandundu et de Bas-Congo. Personnellement, je m’approvisionne au marché Gambela et parfois au quartier Kingasani dans la commune de Masina. Et je les revende ensuite de manière ambulante », fait-il observer.

Le gingembre (Tangamuisi)

Alors qu’il donne ses explications, trois jeunes garçons d’environ 14 ans s’approchent pour se procurer le Kimbiolongo, une sorte de plante qu’on mâche avant d’en avaler la sève au goût sucre et amer. Mais ils ricanent entre eux lorsqu’on leur demande pourquoi ils mâchouillent la substance. « Le Kimbiolongo dynamise le spermatozoïde et aussi permet une bonne érection de la verge. L’homme peut l’utiliser trois par semaine. Quant au ‘Kita Mata’, c’est une garantie pour l’homme afin qu’il garde son érection pendant un bon moment, et limite le gros problème de l’éjaculation précoce. C’est aussi le cas du ‘Mogomboro’ », complète le vendeur ambulant Mbuta.

Les femmes aussi peuvent utiliser ces produits excitants qui n’impactent pas seulement au niveau sexuel uniquement, mais peuvent traitent aussi d’autres maladies comme la malaria, les infections diverses, conclut Mbuta. La dépendance constitue peut-être le risque potentiel dans l’utilisation de ces produits que l’on absorbe essentiellement par voie orale, souligne le vendeur.

Martin M.