Félix Tshisekedi a réglé la question de la décrispation politique

C’est l’un des signaux forts du nouveau régime de Félix Antoine Tshisekedi. Quatre mois après son investiture le 24 janvier 2019, la décrispation politique en République démocratique du Congo est une réalité. Le cinquième président de la république l’avait dit lors de son discours d’investiture.

« Dans les dix jours, je vais prendre une mesure de grâce présidentielle au bénéfice des prisonniers politiques ayant été condamnés par des décisions coulées en force de chose jugée. En même temps, je vais instruire le ministre de la Justice de prendre, dans les mêmes délais, toutes les mesures nécessaires, dans les conditions prévues par la loi, pour une libération conditionnelle de toutes les personnes détenues pour les délits d’opinion, notamment dans le cadre des manifestations politiques avant les élections », promettait Félix Tshisekedi. Et il ajoutait : « Dans le même ordre d’idées, je vais œuvrer activement à créer les conditions d’un retour rapide des compatriotes qui se trouvent actuellement à l’extérieur du pays pour des raisons politiques afin qu’ils y exercent leurs activités dans le respect de la loi et des institutions républicaine ». Visiblement, le successeur de Joseph Kabila au Palais de la Nation est en train de réaliser ses promesses.

Des prisonniers politiques comme Eugène Diomi Ndongala, Franck Diongo, Jean-Claude Muyambo, Firmin Yangambi, etc. sont sortis de prison après quelques années d’incarcération. Evadé de la prison centrale de Makala à Kinsahsa il y a deux ans, le leader du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo et président du parti politique Bundu dia Mayala, Zacharie Badiengila également appelé Ne Muanda Nsemi, a réapparu, présenté récemment à la presse par le président du Conseil national de suivi de l’Accord du 31 décembre 2016 et du processus électoral, Joseph Olenghankoy. Ne Muanda Nsemi est retourné ensuite en prison pour la forme avant d’en sortir quelques heures après, bénéficiant lui aussi de la décrispation politique.

Et le lundi 20 mai 2019, le président d’Ensemble pour le changement, plateforme politique et électorale, Moise Katumbi a, à nouveau, foulé le sol de son pays par sa ville natale, Lubumbashi, en toute tranquillité car tous ses litigieux judiciaires ont été aplanis. Une foule immense attendait dans la ville cuprifère l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga. Il avait été empêché de revenir au pays pendant trois ans. Quelques jours avant lui, c’est autre acteur politique qui est revenu au pays, également sans anicroche. Sindika Dokolo est arrivé à Kinshasa le 7 mai, après plusieurs années d’absence, en provenance de Paris. Il était installé à Luanda en Angola d’où il affichait des positions sur le processus électoral, militant pour une alternance démocratique en RDC. Ayant rencontré le président de la République lors de son séjour à Kinshasa, il profite, lui aussi, des mesures de décrispation politique promises par Félix Tshisekedi lors de son discours d’investiture au Palais de la Nation le 24 janvier 2019.

Félix Tshisekedi a donc réglé une bonne fois pour toute la question de la décrispation politique qui est actuellement une réalité au pays lorsque l’on sait que des opposants comme Martin Fayulu, ayant fini deuxième lors de la présidentielle du 30 décembre 2018 derrière Félix Tshisekedi et qui conteste les résultats de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) peut aujourd’hui tenir des meeting en toute quiétude sur toute l’étendue du pays, chose improbable lors du régime de Josep Kabila.

Par Martin E.

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