Crise au MLC

La revanche ratée de Bussa

L’honorable Jean-Lucien Bussa Tongba          

Après s’être fait désigné à la tête d’un courant démocratique et rénovateur au sein du parti, le député est carrément radié de cette formation politique.

Le part du chairman continue à perdre ses cadres et hommes de valeur. Après les Olivier Kamitatu, Delly Sesanga, François Mwamba, Antoine Ghonda, Alexis Thambwe Mwamba, etc., c’est le tour de Jean-Lucien Bussa. Et, l’opinion pense que la liste ne s’arrêtera pas là.

Le Collège de fondateurs du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) vient, en effet, ce mardi 23 juillet 2017, de radier de ce parti, l’ex-secrétaire général adjoint, Jean-Lucien Bussa. Jean-Pierre Bemba et, avec lui, le collège des fondateurs du parti, ont reproché à l’élu de Budjala du MLC, entre autres, la création de ce mouvement au sein du Parti, en violation des dispositions pertinentes des textes qui régissent le MLC; l’atteinte à l’image de marque du parti, etc. Selon cet organe du MLC, ces faits graves constituent des fautes disciplinaires qui ont motivé cette décision extrême de radiation. « L’honorable Jean-Lucien Bussa Tongba a tenté délibérément de créer un mouvement parallèle au sein du Parti, en violation des dispositions pertinentes des Statuts et du Règlement intérieur qui régissent le MLC », a-t-il été noté dans cette décision.

En entendant, il a été demandé au SG Thomas Luhaka de tirer toutes les conséquences qui s’imposent à la suite de cette décision.

Un raté aux conséquences néfastes

Il est rappelé que vingt quatre heures avant cette décision du collège de fondateurs du MLC, lé député Jean-Lucien Busa, avec d’autres cadres
du MLC, ont sollicité, dans une déclaration, la révocation du SG Luhaka.

Dans leur déclaration, ces députés, sénateurs et cadres du MLC qui se sont joints à Bussa ont fermement critiqué la gestion de leur parti, qui ne serait pas conforme aux règles d’administration moderne et qui serait à la base des différents départs enregistrés par la formation politique chère au chairman. Ils ont notamment dénoncé une dérive dictatoriale du parti, la gestion opaque des finances et se sont refusé d’obéir aux décisions prises par Thomas Luhaka, jusqu’à la convocation du conseil des représentants. « Après l’arrestation du président national, le sénateur  Jean-Pierre Bemba, le fonctionnement du MLC est réduit à des combines politiciennes caractérisées par le clientélisme, l’intoxication, les intrigues et le mensonge érigé en système de gestion », ont-ils noté. Selon eux, l’opportunisme de certains dirigeants, pour lequel le parti ne sert que de tremplin pour assouvir des intérêts personnels au détriment des militantes et militants du MLC, régit depuis lors le fonctionnement du parti.

Pour les signataires de cette déclaration, le MLC ressemble dans son fonctionnement et da ns son mode de prise de décision interne, à une
entreprise privée aux méthodes de management archaïques reposant sur la volonté d’une petite oligarchie qui a ligoté la volonté et les aspirations de la base.

Les Membres du Mlc

Une suite logique

Cette levée des boucliers de Jean-Lucien Bassa avait été la cause de son limogeage, quelques jours auparavant, du comité exécutif du parti. Par cette décision du président de ce parti entérinée par le collège de fondateurs du parti, Jean-Lucien Bussa avait été puni d’avoir mal digéré sa déconfiture à l’élection pour le gouvernorat de l’Equateur. Le député avait clairement dénoncé, lors d’une matinée politique et l’interview qui s’en est suivie, les actions de sape menées par certains cadres du MLC, qui utilisent ce parti pour les intérêts égoïstes et s’allient à la majorité pour arriver à leurs fins.

Jean-Lucien Bussa a regretté que ces cadres et membres du MLC soient connus et que leurs actions soient avérées, sa ns qu’il n’y ait sanction. La promesse faite de peser de tout son poids pour mettre hors d’état de nuire ces brebis galeuses s’est retournée contre lui. Le rouleau compresseur l’a écrasé. Il a été  limogé du comité exécutif puis, avec la dernière décision, radié tout simplement du parti.

Alors que le radié parle du trafic des signatures, son exclusion vient allonger la longue liste de ceux qui ont quitté le MLC de gré ou de force. Cela amène également l’opinion  à constater un affaiblissement progressif du MLC. Pour beaucoup, en effet, ce feuilleton ouvert n’est qu’à ses débuts. Et, Bussa de son côté, dit qu’il est et demeure au MLC, avec le courant rénovateur.

LDM