Politique: RDC : l’idée d’une transition politique refait surface
Actuellement, c’est une transition de deux ou trois ans qui serait dirigée par l’opposition qui est proposée par la Nouvelle classe politique/opposition nationaliste.
L’idée de négocier une transition politique est, une fois de plus et toujours, brandie dans certains milieux intéressés comme la solution suprême susceptible de résoudre l’équation électorale en RDC. Selon cette opinion, en effet, il faudrait prendre le temps qu’il faut pour organiser des élections apaisées et crédibles.
La dernière proposition, faite par la Nouvelle classe politique/opposition nationaliste, table sur une période de deux à trois ans, plutôt que d’y aller dans la précipitation, avec le risque de faire le lit des contestations éventuelles. Un des leaders de cette plate-forme politique, Stève Mbikayi, va même jusqu’à proposer une transition politique qui serait dirigée par l’opposition.
Ce dernier prend à son compte le schéma proposé en août 2015 par le député national Zacharie Badiengila alias Ne Muanda Nsemi et qui lui a valu un « naufrage politique spectaculaire », allant jusqu’à essuyé des jets de pierre de la part de celle qui était considérée comme sa base biologique, la population du Kongo central. Stève Mbikayi, apprend-on, ne fait que dire tout haut ce que d’aucuns dans sa famille politique et dans la majorité disent tout bas.
Un schéma qui prend de plus en plus corps
En son temps, le chef spirituel du mouvement politico-religieux interdit en RDC, Bundu dia Kongo, et leader du parti politique Bundu dia Mayala, Ne Muanda Nsemi, avait, en effet, préconisé une transition de trois ans pour mieux préparer l’organisation des élections crédibles dans le pays. Ce politicien avait motivé sa proposition par le recensement de la population qui n’a jamais été réalisé alors qu’il s’agissait là d’un préalable majeur à la tenue des élections crédibles. Ce qui lui a valu des critiques au sein de la classe politique et de l’opinion tout entière jusqu’à le caillasser alors qu’il avait entrepris une tournée dans le Kongo central pour expliquer sa proposition.
Après Ne Muanda Nsemi, plusieurs personnalités, qui n’auraient pas le courage de porter la responsabilité de cette idée, se sont jetées à l’eau, soutenant sur tous les fronts, l’idée d’une transition politique en vue de permettre l’organisation des élections apaisées et crédibles.
Après un temps de répits et d’hésitation, l’idée refait surface aujourd’hui. Elle est soutenue par des personnalités de deux camps, qui en brandissent comme argumentaire la difficulté d’organiser les scrutins législatif et présidentiel dans les délais.
Le conclave du parti politique de Stève Mbikayi, le Parti travailliste (PT), tenu du 7 au 9 janvier à Kinshasa, a, sans ambages, évoqué l’idée d’une transition sans en fixer le délai. Stève Mbikayi et ses pairs de la Nouvelle classe politique restent convaincus que seule la transition politique va « aider la nation à ne pas aller vers des casses mais à trouver des solutions consensuelles pour sauver la République ». A l’en croire, cette proposition résulte d’une réflexion profonde sur la nature du contour juridique à donner à la transition sans énerver la Constitution face à l’impossibilité d’organiser les élections dans le délai.
En attendant, une bonne frange de l’opposition continue de rejeter le dialogue, qu’elle accuse de vouloir instaurer une transition qui violerait la constitution, notamment en ce qui concerne les délais d’organisation des élections et le mandat du chef de l’Etat.
Un calendrier électoral réaménagé au-delà du délai constitutionnel
Pendant que les politiques se concentrent sur le dialogue et la transition proposée par certains de ses membres, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) invite toutes les parties prenantes au processus électoral à trouver un consensus sur le nouveau chronogramme qu’elle s’apprête à publier.
La Centrale électorale en appel, en effet, aux acteurs politiques et de la société civile à se mettre autour d’une table pour tenter de débloquer, par la voie du dialogue encore, le processus électoral actuel.
En attendant, la Céni en profite pour peaufiner son calendrier électoral réaménagé qui, pour espérer être d’application, devra recueillir l’assentiment de toutes ces parties prenantes.
C’est donc dans cette optique que la Céni, par son président, Corneille Nangaa, appelle à un consensus autour de ce chronogramme dans le cadre du dialogue tant attendu de sorte à dégager un entendement commun par rapport à la poursuite du processus électoral.
Devant les vues déjà tranchées, la Céni se trouve dans l’obligation de trouver une ligne médiane en élaborant un chronogramme qui tienne compte des contraintes matérielles auxquelles elle est confrontée actuellement. Il s’agit, pour la Centrale électorale, de confectionner un calendrier électoral réaménagé réaliste prenant en compte les difficultés d’ordre technique d’organiser les élections dans les délais constitutionnels. Cela est presque un acquis certain, ce calendrier électoral réaménagé ira au-delà du délai constitutionnel, eu égard aux moyens matériels et financiers qui continuent à faire défaut et, surtout, au temps relativement court qui reste pour organiser les onze scrutins attendus. La logique veut que ce calendrier dépasse donc les bornes constitutionnelles.
Lucien Dianzenza ML (Top Africa Magazine)
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