Photo: Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Matata Ponyo, Premier Ministre de la RDC

Kinshasa — La tension était très élevée hier à la Chambre basse du Parlement. Avec un débat fort houleux, les Députés ont mis en exergue leurs savoirs. En effet, c’est dans une salle de congrès quasiment pleine que la séance plénière d’hier, lundi 15 avril, s’est tenue. Les Députés y ont pris part activement.

A l’occasion, il était question d’examiner la motion de censure contre le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo, initiée par l’Honorable Jean- Baudouin Mayo Mambeke, membre de l’opposition. Après avoir récolté plus de 125 signatures, ce cadre de l’UNC avait saisi le bureau de l’Assemblée nationale pour déposer sa motion. Tous les yeux étaient rivés sur la chambre basse ce lundi 15 avril, d’autant plus que l’avenir du Gouvernement était en ‘‘ballotage défavorable’’ pour l’opposition. Indigné, exaspéré, et déçu, le Député Mayo n’a pu que constater le désistement de 41 Députés que dans la salle, alors que tout le monde attendait le débat sur ladite motion de censure. Sans garder sa langue en poche, l’élu UNC a fait savoir son indignation. D’abord par rapport à la procédure.

Ensuite, en ce qui concerne le retrait de signatures. «Honorable Président, aucun texte ne prévoit la procédure auquel vous nous faites suivre», a-t-il soutenu. L’homme a, par ailleurs, rappelé que ce n’est pas la première motion que l’Assemblée nationale a eu à traiter ce genre de motion. « Il vous souviendra, Honorable président, que pour cette législature qui est la nôtre, ce n’est pas la première motion. Il y a deux types de motion de sanction : la motion de censure et la motion de défiance. Et nous avions eu à examiner la motion de défiance ici. C’était contre le Vice-premier Ministre et Ministre en charge de la défense. Mais, on n’a pas procédé avec la vérification de signatures. Pourquoi deux poids, deux mesures ?», s’est-il interrogé.

Règlement d’ordre à l’appui, le cadre de l’Union pour la Nation Congolaise, a fait savoir, noir sur blanc, que le document à présenter à l’Assemblée plénière doit être distribué 48 heures avant. «Honorable Président, je vous prie de vous référer à l’article 61 de notre règlement intérieur, qui dit ceci, ‘’les documents à soumettre aux délibérations des membres de l’assemblée plénière sont distribués au moins 48 heures avant, sauf en cas d’urgence’’. A moins que je me trompe, mais dans votre discours introductif, vous n’avez pas fait allusion à l’urgence», a-t-il déclaré.

En ce qui concerne le retrait de signatures, Mayo Mambeke a reconnu que c’est l’expression de la liberté individuelle. Mais, seulement, il doit se faire dans les normes. «Le retrait de la signature est l’expression de la liberté d’un chacun, nous devons le connaître. Mais, il doit se faire dans les normes. Nous sommes ici en matière constitutionnelle. La constitution n’a pas prévu les retraits de signature, la constitution dit seulement que lorsque vous comptez 125, vous déposez et c’est fini», a dit Jean- Baudouin Mayo.

Ce dernier a profité de cette occasion pour demander à la plénière d’appliquer les mécanismes de droits privés. «Nous devons appliquer le mécanisme des droits privés. Le retrait de la signature s’apparente au désistement, c’est ainsi que les collègues ont parlé de désistement. Moi, j’ai initié une motion, les collègues ont signé entre mes mains.

Et les collègues ont retiré en dehors de moi. Les uns auprès de leurs partis politiques, les autres auprès de leurs groupes parlementaires, d’autres encore auprès du Bureau de l’Assemblée. Mais alors, de toutes les différentes destinations, personne ne m’a tenu informé », a-t-il regretté. Et de poursuivre, de tous les désistements, j’ai été notifié que du retrait de l’Honorable ASOBE.

Hier, nous avons suivi un collègue à la télévision, et nous étions déjà au courant de ce qui allait se passer aujourd’hui. Donc, nous ne sommes pas étonnés. Il n’y a pas eu match.