RDC: Mœurs : ébats sexuels en plein air à Kinshasa  

Les mœurs sont de plus en plus légères à Kinshasa. Les valeurs battent de l’aile, et peut-être pire. A Kinshasa, il suffit de bien ouvrir l’œil pour voir le sexe. On se cache de moins en moins pour faire l’amour, ou plutôt pour coïter. Si les espaces récréatifs communément appelés « Kuzu » dans la capitale rd-congolaise, apparus il y a plus ou moins cinq ans, se sont révélés être des havres de sexe bon marché, aujourd’hui des terrains de football font encore plus l’affaire dans la soirée. En fait, des tenanciers de bars ont visiblement trouvé encore plus lucratif de transformer ces terrains de football, occupés par des jeunes pendant la journée pour des rencontres sportives, en espaces pour accueillir d’éventuels clients. L’un d’eux interrogé a certifié, sous couvert de l’anonymat, qu’il dispose des autorisations des autorités municipales pour tenir son affaire. A Bandalungwa, Lemba, Matete, à Yolo, à Barumbu, à Mbinza, et d’autres communes et quartiers de Kinshasa, le phénomène est bien présent.

Et la nuit tombée, le terrain se transforme en espace où sont installés des chaises en plastique et des tables. Les clients, pour la quasi-totalité d’entre eux, sont des couples. Ils se ruent littéralement sur les chaises de peur de manquer de place. « Je viens ici avec ma copine pour prendre de l’air. Pour moi, c’est le seul endroit dans cette commune où il fait beau après une journée ensoleillée et humide », confie un client qui se rend d’habitude au terrain dit PLC dans la commune de Lingwala. Et d’ajouter : « Le coût de la bière ou d’une boisson sucrée est presque le même que le prix reconnu à la citée ».  Cet espace, sauvé d’une spoliation il y a moins de trois ans, est de plus en plus fréquenté par des couples. C’est pratiquement plus de cinq tenanciers qui se partagent les deux terrains de football de l’espace PLC, vendant des boissons. Le seul problème, c’est lorsqu’il y a une averse qui disperse rapidement les clients. Il n’est pas rare de voir parfois des couples bien jeunes, avec certainement des filles mineures accompagnés des garçons certainement pas encore dans la vie active.

Et comme, il y a de temps en temps des coupures de courant, certains couples profitent de l’obscurité pour s’adonner à cœur joie à des jeux amoureux, des flirts, etc. Les couples les plus excités franchissent carrément le Rubicon ; aussi aperçoit-on des silhouettes des couples en plein ébat sexuel pendant des longues minutes, sans gêne, sur des chaises en plastique. « Ce qui est courant ici, c’est plutôt la fellation, ça n’attire pas vraiment l’attention et c’est plus discret dans l’obscurité ici au stade », a le courage de dire un client qui cependant, soulignant toutefois qu’il ne s’est jamais livré à cela avec sa compagne en plein air

«Une fois, une patrouille de près d’une dizaine policiers du camp Lufungula est tombée sur un couple aux environs de 22 heures en plein coït. Mais l’homme s’est entendu avec les policiers et il leur a donné du fric avant d’être relâché », rapporte un homme d’un certain âge habitant près du terrain PLC et déplorant cette déliquescence morale. Et un vendeur de cartes de crédit téléphonique des environs d’affirmer : « Un soir, c’est un garçon qui a surpris sa jeune copine avec un homme d’une cinquantaine d’années dans une position compromettante. Le garçon a giflé plusieurs fois la fille alors que cet homme s’est éclipsé discrètement, évitant le scandale ».

La question pendante est bien entendue de savoir comment les pouvoirs publics pourraient s’y prendre pour stopper ce phénomène qui démontre de la déchéance morale à Kinshasa.

Enyimo M.(Top Africa Magazine)

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