Politique:RDC:Le 16 février 2016 : risque d’un choc frontal entre le PPRD et l’opposition

Une marche du PPRD, à Kinshasa                                  Des opposants congolais

                           Des opposants congolais, lors d’une activité à Kinshasa.

Alors que l’opposition congolaise a prévu de célébrer le 16 février 2016, par une marche, les martyrs de la démocratie, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) vient également d’annoncer à la même date, une « marche pour la paix », avec presque les mêmes motivations.

Dans ses prévisions, en effet, l’opposition a résolu de descendre dans la rue ce jour-là, en vue de rendre hommage à tous les Congolais morts pour défendre la démocratie, particulièrement ceux qui sont tombés le 16 février 1992 sous les balles du pouvoir mobutien alors qu’ils marchaient pacifiquement pour réclamer la réouverture de la Conférence nationale souveraine (CNS). C’est également une manière pour tous ceux qui disent lutter pour ‘instauration de la démocratie en RDC, de célébrer avec faste cette journée consacrée par eux à l’instauration de la démocratie au pays.

D’ailleurs, dans le cadre de cette célébration, depuis 23 ans, l’opposition et l’Eglise catholique- la principale organisatrice de cette marche de 1992, tiennent chaque année des messes à travers tout le pays et dans toutes les paroisses catholiques, en mémoire de ces personnes tombées « au front ».

Et le PPRD prévoit aussi sa marche !

Contre toute attente, le parti de la majorité, le PPRD, projette également d’organiser, à la même date, une grande « marche pour la paix » à travers le pays. Cette information a été donnée le 11 janvier par le président du groupe parlementaire du PPRD à l’Assemblée nationale, Emmanuel Ramazani Shadary, au cours d’un entretien accordé à Radio Okapi.

De l’avis de ce cadre du parti présidentiel, cette formation politique veut aussi, à travers cette marche, « honorer la mémoire » des Congolais tombés sous les coups de balles lors de la marche des chrétiens du 16 février 1992, à Kinshasa. « Le PPRD et plusieurs partis de la Majorité seront le 16 février de cette année pour une grande marche à travers tout le pays. Nous voulons démontrer à la face du monde qu’il faut que la démocratie continue et ça sera une marche pour la paix. Nous voulons que la démocratie prenne le chemin en RDC », a soutenu Emmanuel Ramazani Shadary.

Barrer la route à l’opposition

Le président du groupe parlementaire du PPRD à l’Assemblée nationale a, par ailleurs, rejeté l’idée selon laquelle, par cette action, son parti s’apprêtait à barrer la route aux éventuelles marches d’autres formations ou organisations. Les marches, a-t-il fait observer, sont acceptées par la constitution si elles sont pacifiques comme nous les faisons. On ne demande pas l’intervention de la police, c’est des marches de jeunes sportifs qui ne peuvent pas bloquer les marches des autres partis de l’opposition.

Mais, déjà, les observateurs émettent des craintes de voir ces deux camps politiques en activité sur le même terrain pour cette action qui a l’air d’une épreuve de forces.

Pour l’opinion, en effet, cette journée s’annonce dangereuse car, même si tous prétendent organiser une marche pacifique, le fait de se retrouver sur les artères peut avoir des conséquences fâcheuses notamment à cause des provocations de l’un ou de l’autre camp.

Même si les itinéraires de ces deux activités peuvent différer, il y a toujours le risque que ces cohortes se rencontrent.

Par Lucien Dianzenza ML (Top Africa Magazine)

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