Dialogue de la Cénco : des travaux sur l’Arrangement particulier reprennent le 16 mars 2017

Ces discussions reprennent sur fond de crise au sein du Rassemblement et de guéguerre entre l’UDPS et le gouvernement sur le lieu d’enterrement d’Etienne Tshisekedi.

Une plénière de tous les délégués des composantes au dialogue de la Cénco se tiendra, sauf imprévu, demain jeudi 15 mars 2017 à 16 heures dans les locaux du Centre interdiocésain, à Gombe. Cela marquera, note une source proche de l’Episcopat congolais, la reprise des travaux sur l’Arrangement particulier

Lors de cette rencontre, les délégués des différentes composantes à ce forum vont revenir sur les différents points qui ont divisé les parties prenantes à l’accord signé le 31 décembre 2016. Il s’agit notamment de la désignation du Premier ministre et chef du gouvernement, devant conduire le pays aux élections.

On rappelle, en effet, que la conclusion de l’Arrangement particulier avait été bloquée par le mode de désignation du futur premier ministre. La Majorité présidentielle, qui s’appuie sur le pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat prévu dans la Constitution de la République, attend que le Rassemblement propose à Joseph Kabila, trois noms pour y choisir celui qui sera nommé Premier ministre. Alors que cette plate-forme politique qui regroupe plusieurs partis et regroupement politique de l’Opposition, s’appuyant sur l’Accord de la St Sylvestre, tient à donner un nom pour nomination.

Mais, pour chaque partie, l’objectif de ce dernier round des négociations directes reste de conclure rapidement l’Arrangement particulier, pour une application rapide de l’Accord du 31 décembre 2016.

La crise au sein du Rassemblement

Pendant que la Majorité présidentielle se dit prête à rencontrer le Rassemblement et les autres composantes de l’opposition dont le Front pour le respect de la Constitution, en vue de conclure l’Arrangement particulier et donner au pays le gouvernement qui devra l’amener aux élections, au sein du rassemblement, les violons sont loin de s’accorder. Le trou béant laissé par la disparition inopiné d’Etienne Tshisekedi est loin de d’être couvert. Les deux camps : ceux qui sont avec Olengankoy et ceux qui sont derrière Félix Tshisekedi (Président) et Pierre Lumbi (Président du Comité de sages) continuent à rechercher, chacun, leur légitimité.

Mais déjà, il semble que le tandem Félix Tshisekedi-Pierre Lumbi a suffisamment pris de l’avance sur l’autre camp, qui doit, soit disparaître ou s’affacer, soit faire allégeance. Car, l’on note qu’Olengankoy aurait été éconduit lorsqu’il est allé proposer à la Cénco ses trois noms pour la primature. Pour la Cénco, Félix Tshisekedi est le seul répondant du Rassemblement auprès des Évêques. Donc, ces réalités font penser que les problèmes au sein du Rassemblement sont d’ordre interne et que sur le plan externe, surtout face aux Evêques, le problème ne se pose plus, l’absence d’Etienne Tshisekedi est déjà comblée.

D’ailleurs, la Dynamique de l’opposition, qui a tenu le mardi 14 mars 2017 sa 2^ème convention afin de décider des actions à mener et des orientations importantes pour la survie de cette plateforme, a décidé de bannir de ce regroupement politique Joseph Olengha Nkoy et le groupe d’opposants auteurs de la fronde au sein du Rassemblement de l’opposition. L’exclusion définitive de la Dynamique est également motivée par leur rapprochement de Katebe Katoto, qui gênerait la vraie opposition.

Tshisekedi doit encore attendre en Europe

Cette reprise des discussions entre la Majorité et le Rassemblement intervient également, appuie-t-on, sur fond d’un « affrontement » entre le pouvoir et l’UDPS, au sujet du lieu d’inhumation de feu Étienne Tshisekedi.

Alors que l’autorité urbaine de la ville province de Kinshasa, André Kimbuta Yango, avait cédé le parking du cimetière de la Gombe pour la construction d’un mausolée devant accueillir les restes du feu le Président du Comité de sages du Rassemblement, son partie et sa famille biologique veulent le voir enterré dans un autre lieu de la capitale. Les travaux déjà avancés sur le site ont, de ce fait, été arrêtés et les engins commis à cette tâche restent immobilisés sur place.

L’UDPS et la famille biologique du Sphinx de Limete conditionnent le rapatriement de sa dépouille à la nomination d’un Premier ministre sortant du dialogue de la Cénco, à la mise en place d’un gouvernement issu de cet accord- parce qu’elles refusent à Samy Badibanga d’enterrer le Président de son ex-parti politique- ainsi qu’au choix d’un endroit accepté, pour son inhumation.

Lucien Dianzenza

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