RDC: POLITIQUE: Dialogue du Centre interdiocésain : un aveu d’impuissance de la Cénco

En appelant le peuple à interpeller les politiciens, les Evêques catholiques, par la bouche du Secrétaire général par intérim de la Cénco, vient de déclarer leur échec pour amener les politiques congolais à une vision et une gestion consensuelle de la res publica pour organiser des élections apaisées.

Les discussions du centre interdiocésain ne progressent pas, les arrangements particuliers permettent la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 trainant les pieds. Les deux principaux points qui continuent à diviser la Majorité et l’Opposition restent intacts et certains autres s’y ajoutent comme pour parfaire le blocage.

En effet, les deux parties prenantes ne s’accordent toujours pas sur le mode de désignation du premier ministre et la gestion de ministères dits de souveraineté. Sur ces points, la Majorité, qui brandit le principe du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat, continue à exiger de l‘opposition une liste de cinq personnalités parmi lesquelles le Chef de l’Etat va choisir son Premier ministre alors qu’elle lui refuse également la cogestion de certains ministères qu’elle pense être régis pas le principe de la souveraineté du Président de la République.

Comme pour enfoncer le clou, la Majorité agite également sa participation dans l’organe de contrôle de la période spéciale, le fameux Comité de suivi, dont elle veut assumer la vice-présidence. De son côté, l’opposition pense que toutes ces questions ont été réglées par l’accord du 31 décembre 2016 et que les positions soutenues par la Majorité ne visent qu’à bloquer le processus décidé de commun accord et couché dans ce document signé le 31 décembre 2016.

Plus d’un mois pour des travaux prévus pour trois jours

Au sein de la population, l’inquiétude va grandissant étant donné qu’à l’annonce de ces discussions directes, la Cénco (Conférence épiscopale nationale du Congo), qui en assure les bons offices, avait parlé de trois jours. Aujourd’hui, plus d’un mois après le début de ces travaux, la population ne voit pas l’issue de sortie et commence déjà à accuser les prêtres de l’avoir détournée de son « objectif ». « On serait suffisamment avancé si les prêtres ne sont pas intervenus avec leurs discussions directes. Ils nous ont bernés… », soutient un Kinois visiblement désarçonné par ce qui se passe au Centre interdiocésain.

Et, face à ce blocage et la volonté manifeste des politiciens de ne pas laisser avancer les choses, les prêtres remettent sur la table le spectre du Plan B. Mais, pour la population, en l’appelant la population à rappeler aux politiciens, qui vivent avec elle, ses attentes, la Cenco, qui l’avait dépossédé de ce processus, vient de faire un aveu d’impuissance et d’échec. Cette population est-elle prête à reprendre les choses en mains. C’est cela la question. Mais déjà, la Cénco et les Evêques sont pointés du doigt par ceux qui pensent que leur intervention n’a permis que de distraire le peuple car, soutiennent-ils, dans le chef des politiciens congolais, il n’y a aucune volonté de faire avancer les choses de telle sorte que si les premiers obstacles sont enjambés, ils en érigeront d’autres pour continuer à assurer leurs profits personnels. Ce qui promet un lendemain agité même si aujourd’hui ils vont se mettre ensemble pour cogérer la chose publique.

Par Lucien Dianzenza

MR JOHNSON KETO
TEL: +447424547148/+447979842946/+447470211267
Email: johnsonketo@googlemail.com
https//:www.topafricamagazine.net