Kinshasa bouleversé par la mort d’Etienne Tshisekedi

L’Héraut est mort, Vive le Héro !

Alors que son dernier départ pour l’Europe avait suscité des inquiétudes de la part de certains Kinois, personne, du moins, nombreux ne redoutaient le pire. Les Kinois ne pensaient pas que c’était le dernier voyage de Sphinx de Limete en première classe.

Déjà, le soir du mercredi 1^er février, l’information sur la mort du leder maximo a fait l’effet d’une boulle de neige. Alors que la radiotélévision nationale ne l’avait pas encore annonçait, des appels venant de l’extérieur du pays et le relais assuré par ceux qui ont suivi les chaînes étrangères dont la fameuse Radio France internationale (RFI) ont fini par mettre la grande majorité de Kinois au courant de la triste et bouleversante nouvelle. « Ya Tshitshi est-il vraiment mort ou est-ce de la rumeur comme on en a connue à Kin », entendait-on dans les rues de Kin. Le souhait, pour beaucoup, était que cette nouvelle soit une fausse alerte. Mais…le Ciel en a décidé autrement.

Une matinée morose

On devra rappeler qu’en début de semaine, Kinshasa, presque toute la ville, avait été secoué par une folle rumeur sur la récupération des Léopards à la CAN, au détriment des Black stars du Ghana. Même des intellectuels et des férus de football étaient tombés dans ce panier, incapables de réaliser que ce n’était qu’un « poisson de fin janvier », une rumeur, une fausse information.

Pour le décès d’Etienne Tshisekedi, même la nature a versé des larmes : il a plus sur Kinshasa à intermittences, toute la journée et la soirée du 1^er février 2017 alors que la pluie, même annoncée, ne tombe plus depuis un certain temps. Chacun avait fait vite de rentrer tôt à la maison, comme si le ciel allait tombait sur la ville, donnant à celle-ci l’image d’une cité frappée de phénomène ville-morte. Vers 20 heures déjà, les rues étaient presque désertes, comme si un couvre-feu avait été décrété.

Le matin, Kinshasa est réveillée sur la nouvelle de telle sorte que ceux qui n’avaient pas appris l’évènement la nuit, étaient informés tôt le matin. C’était l’abattement, le désarroi. Beaucoup ont hésité de sortir, surtout qu’un bruit avait en même temps circulé sur des coups de balle qui seraient tirés sur gens qui feraient le deuil, à Limete. « Mukol’ango mystique » (entendez : c’est un jour pas comme les autres), a fait remarquer un receveur à bord d’un minibus de marque Toyota-Hiace. Ce dernier, en effet, qui a l’habitude de voir son véhicule plein de passagers à partir de Masina, venant de Kingasani (Tshangu), est arrivé, le matin du 2 février, jusqu’à Limete, sur Poids lourds, sans avoir avoisiné dix personnes à bord, pour son véhicule qui compte seize places.

Pendant que les Kinois sont consternés par cette nouvelle, des questions fusent déjà sur l’avenir du pays. Quel est l’avenir du dialogue de la Cénco ?, quel est l’avenir de l’UDPS, va-t-il éclaté ou pas ? Le Gouvernement va-t-il organiser les obsèques officielles ? (Cela est d’ailleurs déjà annoncé)…Sont autant de questions qui fusent et qui taraudent le cerveau des Kinois. En attendant de maitriser le choc causé par le décès de ce baobab de la politique et la nation congolaises, les choses semblent marcher au ralenti…Et des témoignages et hommages fusent de partout, relevant la valeur et s’inclinant devant la mémoire de l’homme qui venait de quitter cette terre des hommes, le 1^er février 2017, à 84 ans dont la grande partie a été faite d’une lutte âpre contre les dictatures instaurées au pays ; subissant ainsi des réprimandes indescriptibles de la part des pouvoirs et tenant de ces dictatures.

L’Héraut est mort, vive le Héro, comme l’a souligné un Kinois avisé. 

Lucien Dianzenza

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